La moisissure dans les salles blanches : une menace persistante et les arguments en faveur d’une biodécontamination proactive

Aspergillus

Les salles blanches sont conçues pour être des environnements hautement contrôlés où la contamination microbienne est minimisée afin de protéger les processus sensibles, en particulier dans la fabrication pharmaceutique et biotechnologique. Pourtant, même dans ces espaces rigoureusement entretenus, la moisissure demeure une menace persistante et insidieuse. La résilience, l’adaptabilité et la capacité des spores de moisissures à coloniser les zones difficiles d’accès en font un adversaire redoutable dans le contrôle de contamination.

Le défi caché de la moisissure dans les environnements contrôlés

La moisissure se développe dans les environnements chauds et humides, conditions que l’on trouve souvent dans les incubateurs de plain-pied et dans d’autres zones à humidité élevée que l’on trouve dans les salles blanches. Ces zones, bien qu’elles soient essentielles à la culture cellulaire et à la croissance microbienne, créent par inadvertance des conditions idéales pour la prolifération des moisissures. Le défi est aggravé par la complexité de l’équipement et de l’infrastructure, comme les systèmes de rayonnages mobiles et les conduits de CVC, qui peuvent abriter des spores de moisissures et faciliter leur propagation.

Même avec des protocoles de nettoyage stricts en place, les moisissures peuvent persister et réapparaître, souvent à partir d’endroits négligés ou inaccessibles. Cela souligne une vérité essentielle en matière de contrôle de contamination : l’éradication doit être absolue, sinon le problème est voué à revenir.


Étude de cas : Une contamination persistante par des moisissures dans une usine de fabrication de vaccins

Un fabricant multinational de vaccins en Europe était confronté à un problème récurrent de moisissure au sein d’une banque d’incubateurs sans rendez-vous. Malgré des protocoles de nettoyage améliorés, le nombre de moisissures atteignait constamment des niveaux exploitables, diminuant ainsi un besoin urgent d’intervention.

Réponse initiale : biodécontamination à la vapeur de peroxyde d’hydrogène

L’installation a fait appel au service de biodécontamination rapide Bioquell d’Ecolab pour effectuer une intervention ciblée.

Chaque incubateur a été traité comme une enceinte distincte et de la vapeur de peroxyde d’hydrogène a été déployée pendant la nuit. Des indicateurs biologiques (IP-VPH) placés dans les incubateurs ont confirmé qu’une destruction sporicide de 6 logs avait été obtenue sur les surfaces exposées. Les tests ont confirmé que les niveaux de charge microbienne sont tombés à zéro après le traitement.

Cependant, trois mois plus tard, la même souche de moisissure est réapparue, un développement inattendu mais pas inhabituel en raison de la persistance de la moisissure. Cette fois-ci, les résultats sont restés en deçà des niveaux exploitables. Pourtant, la tendance a persisté : une éradication complète suivie d’une recontamination progressive.

Enquête sur les causes profondes : au-delà de la surface

Reconnaissant les limites des interventions superficielles, l’équipe de microbiologie a suivi la recommandation d’Ecolab d’élargir ses investigations. Malgré des changements de filtres réguliers, des échantillons ont été prélevés dans les espaces adjacents aux incubateurs, difficiles d’accès, qui ont donné un résultat positif en matière de moisissures. Cette découverte a été déterminante.

L’enceinte cible de la décontamination par vapeur de peroxyde d’hydrogène a été élargie pour inclure les surfaces à l’intérieur des espaces difficiles d’accès susmentionnés et des salles d’entreposage adjacentes. Des indicateurs biologiques ont été placés un peu partout dans ces zones et ont confirmé le succès des efforts de biodécontamination. À la suite de cette intervention complète, aucun dénombrement de moisissures n’a été détecté au cours des six mois de production suivants, ce qui démontre l’intérêt de cibler ces surfaces ainsi que celles situées dans les salles d’incubation.

De réactif à proactif : une nouvelle norme en matière de contrôle des moisissures

Ce qui n’était au départ qu’une mesure corrective s’est transformé en une stratégie proactive de contrôle de contamination.  Tous les six mois, le fabricant de vaccins procède désormais à une biodécontamination automatisée de l’enceinte de ses cibles (y compris les incubateurs, les surfaces situées dans des endroits difficiles d’accès et les zones de stockage associées). Cette approche a remplacé le nettoyage en profondeur traditionnel comme dernière étape de la remise en service après l’arrêt.

La nature gazeuse de la vapeur de peroxyde d’hydrogène lui permet de se distribuer dans des géométries complexes et des zones inaccessibles et de laisser passer des filtres HEPA - une caractéristique essentielle lorsqu’il s’agit de moisissures, qui peuvent coloniser dans des crevasses microscopiques. Le succès constant de cette méthode met en évidence sa valeur non seulement en matière de remédiation, mais aussi en matière de prévention.

Conclusion : le contrôle des moisissures nécessite une approche systémique

Ce cas illustre une leçon essentielle pour les microbiologistes et les professionnels du contrôle de contamination : les moisissures peuvent ne pas pouvoir être gérées uniquement par un nettoyage de surface. Il est essentiel d’adopter une approche systémique, qui comprend une cartographie environnementale, une analyse des causes profondes et une biodécontamination complète.

Des services tels que le service de biodécontamination rapide Bioquell d’Ecolab offrent une solution rapide et entièrement gérée avec des rapports détaillés, ce qui les rend idéaux pour les zones à haut risque. En intégrant de telles interventions dans les calendriers d’entretien de routine, les installations peuvent passer d’une lutte contre les incendies réactive à une gestion proactive des risques, ce qui contribue à garantir que les processus de fabrication critiques fonctionnent sans interruption. 
 
Le stérilisant au peroxyde d’hydrogène Bioquell d’Ecolab (nº d’homologation de l’EPA 1677-277) est un stérilisant homologué par l’EPA qui convient à la biodécontamination des enceintes. Veuillez communiquer avec votre représentant Ecolab pour en savoir plus sur les produits et services Bioquell d’Ecolab. Consultez toujours l’étiquette du produit pour connaître le mode d’emploi et les revendications.

 
Woman at a computer
En savoir plus sur les sciences biologiques

Articles des sciences biologiques associés